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Sommeil : le réchauffement climatique nous ferait moins dormir. Voici pourquoi !

 

 © Shutterstock

 

Manque de sommeil ? Cela est peut-être du au réchauffement climatique. Il suffit que la température de votre chambre augmente de quelques degrés pour que votre sommeil soit perturbé.

 

C’est bien connu, une insuffisance de sommeil peut engendrer de nombreuses complications. Et la liste est longue : fatigue physique, mentale, diminution de la productivité, affaiblissement des fonctions immunitaires, risques plus élevés d’hypertension, etc.Pour bien dormir, de nombreux facteurs sont à prendre en compte comme l’heure de la prise de repas ou les activités physiques de la journée. Mais on oublie trop souvent d’évoquer la température ambiante de notre chambre, qui est directement influencée par la température extérieure.

 

Le sommeil de 47 000 personnes passé au peigne fin

 

Dans une étude parue dans la revue One Earth, des chercheurs ont suivi le sommeil de 47 000 volontaires venant de 67 pays différents !

 

En utilisant des trackers de sommeil, ils ont fait des enregistrements d’un total de 7 millions de nuits. Ils ont pu mesurer la durée totale de sommeil par nuit ainsi que le temps d’endormissement et la latence avant le réveil. En combinant ces informations avec des données météorologiques et géographiques, les chercheurs ont pu évaluer l’impact du réchauffement sur la qualité du sommeil.

 

Le temps de sommeil diminue avec la chaleur

 

Quand les nuits étaient très chaudes (>30°C), la durée de sommeil était réduite en moyenne de 14,08min. Ceci allait de 10,61 à 17,55min pour les personnes les plus impactées. En effet, ces températures rendent difficile le refroidissement du corps, nécessaire à l’endormissement.

 

Mais pas besoin que les températures soient très élevées pour qu’elles réduisent notre temps de sommeil. Dès que les températures extérieures dépassent les 10°C, le temps d’endormissement augmente. En moyenne, les volontaires mettaient 5min de plus à s’endormir quand les températures extérieures dépassaient les 20°C.

 

Les personnes âgées souffrent plus de manque de sommeil

 

Cette étude faite dans le monde entier montre que nous ne sommes pas tous égaux face au sommeil. Les personnes âgées ne s’adaptent pas aussi bien aux changements de températures que les autres tranches d’âges. Par degré de réchauffement, la perte de sommeil chez les personnes âgées de plus de 65 ans est 2 fois plus importante que chez les adultes d’âge moyen.

 

Des inégalités en fonction des pays

 

Les inégalités se ressentent également entre les régions du monde, en fonction des revenus mais aussi du climat.

 

Les pays à faibles revenus sont 3,6 fois plus impactés par une augmentation de température que les pays à revenus élevés (durée de sommeil, temps d’endormissement, etc.). Les chercheurs pensent que cela pourrait s’expliquer par des inégalités d’accès à des infrastructures et technologies qui permettraient de refroidir l’air ambiant.

 

Fait étonnant, les personnes vivant dans des climats plus chauds ne sont pas mieux adaptées aux augmentations de température. En moyenne, leur temps de sommeil diminue plus par degré de réchauffement.

 

50h de sommeil en moins par an en 2099

 

Les chercheurs ont également fait des projections sur l’évolution du sommeil jusqu’à la fin du 21e siècle. Ils ont fait deux projections différentes. Une dans laquelle les émissions de gaz à effet de serre se stabiliseraient au milieu du siècle. Et une dans laquelle ces émissions continueraient d’augmenter.

 

Dans les deux cas, nous perdrions au moins 50h de sommeil par an. 50h avec stabilisation des émissions et 58h sans stabilisation. Nous augmenterions également les nuits courtes – de moins de 7h. 13 nuits courtes en plus par an avec stabilisation des émissions et 15 nuits courtes sans stabilisation.

 

Des recherches approfondies seront nécessaires pour étudier plus précisément l’impact de l’augmentation des températures sur des populations vulnérables. Cela comprend les populations vivantes dans des pays à faibles revenus et dans des régions chaudes.

 

L’accès à l’air conditionné pourrait être une solution pour diminuer la chaleur des habitations. Encore faut-il avoir les moyens financiers. De plus, cette « solution » n’est pas valable sur le long terme car elle contribuerait à augmenter les émissions des gaz à effet de serre, et donc les températures.

 

Source:

Science-et-Vie

LE 27 MAI 2022 

 

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