按钮
按钮
按钮
按钮
按钮

为什么我们越来越容易过敏?

 

概要

 

近年来,过敏的频率和严重程度一直在稳步上升,但是它们的影响经常被低估:在法国,几乎50%的人认为过敏不是一种疾病。根据世界卫生组织(WHO)的数据,现在患过敏症的人口占25%30%。到2050年,世界上将有50%的人口患有过敏症。无论是食物过敏、尘螨还是花粉,它们都是一个重大的公共卫生挑战。

近年来,食物过敏有增加和多样化的趋势:羊奶、荞麦、芝麻、豌豆、扁豆和猕猴桃是越来越常见的过敏原。在20年里,过敏性休克(身体对过敏原的潜在致命性全身反应)的数量增加了4倍。

室外和室内环境的质量对过敏有很大影响。在室内,接触霉菌、化学污染物(如在某些油漆中发现的那些)或尘螨,有助于哮喘的发作并使症状恶化。此外,室内空气的污染程度是室外空气的510倍,而人类有80%以上的时间是在室内度过的。二氧化碳(CO2的排放也在过敏的发展中起作用,包括哮喘。2022年发表的一项研究表明,由于特别是柴油车排放的二氧化碳和二氧化氮(NO2,汽车交通每年造成200万儿童哮喘病例。

随着气温的持续上升和二氧化碳排放量的缓慢下降,产生过敏性花粉的树木和植物可以更容易地生长。在未来几年里,花粉季节可能会变得更长、更激烈。根据2022年发表在《自然通讯》上的一项研究,到本世纪末,产生的花粉量可能增加40%

虽然过敏性患者的数量继续增加,预计在未来30年内将达到人口的一半,但过敏性医生的数量却在继续下降。到目前为止,法国每年培训的过敏症医生不到30人,有80人退休。

最后,找到适合自己的治疗方法并非易事,而且药物的成本也不同。虽然抗组胺药或皮质激素可以由医疗保险报销,但对于最严重的过敏形式的治疗来说,情况并非如此:专门为单个人准备的过敏原(APSI),原来可以报销65%,但自2018年以来,只能报销30%,而注射用过敏原已经完全被排除在外。

 

Pourquoi sommes-nous de plus en plus allergiques ?

 

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), 50% de la population mondiale sera allergique d’ici 2050, contre 25 à 30% aujourd’hui. Que cela concerne les allergies alimentaires, aux acariens ou encore au pollen, elles représentent un défi de santé publique important : comment expliquer ces émergences et comment les prendre en charge ?

 

Une personne allergique au pollen d'arbre au printemps.

IGOR STEVANOVIC / SCIENCE PHOTO / IST / SCIENCE PHOTO LIBRARY VIA AFP

 

La fréquence et la gravité des allergies est en augmentation constante ces dernières années, bien que leur impact reste souvent sous-estimé : en France, presque une personne sur deux considère qu’une allergie n’est pas une maladie. Pourtant, celles-ci peuvent impacter lourdement la qualité de vie et dans certains cas engager le pronostic vital. Elles représentent ainsi un véritable enjeu, et nécessitent d’être à la fois mieux comprises, anticipées et prises en charge. Un défi de taille, qui nécessite de repenser le système de santé afin de permettre une prise en charge des malades plus adaptée, aussi bien sur l’aspect préventif que curatif.

 

De plus en plus d’allergies alimentaires

 

Lait, œufs, gluten, poissons, soja, fruits à coques… Peut-être surveillez-vous la présence de ces allergènes dans vos aliments lorsque vous faites vos courses, ou quand vous choisissez un plat sur la carte du restaurant. Peut-être aussi que les denrées alimentaires auxquelles vous êtes allergique ne figurent pas parmi les 14 produits habituellement cités. Pourtant, ces dernières années, les allergies alimentaires ont tendance à augmenter et à se diversifier : lait de chèvre, sarrasin, sésame, pois, lentilles ou encore kiwis sont des allergènes de plus en plus fréquents alors qu’ils sont courants dans notre alimentation. En 20 ans, le nombre de chocs anaphylactiques (réactions généralisées potentiellement mortelles de l’organisme face à un allergène) a été multiplié par quatre.  Autant de raisons pour lesquelles les professionnels de santé demandent à ce que ces nouveaux allergènes soient obligatoirement signalés sur les emballages de produits qui en contiennent, en plus des 14 autres déjà obligatoires. Ces émergences nécessitent une adaptation qui passe notamment par la réévaluation des normes actuelles.

 

Il existe plusieurs causes à ces allergies émergentes, bien que les mécanismes à leur origine représentent encore un vaste terrain d’étude auprès des chercheurs. Aliments ultra-transformés, alimentation insuffisamment variée, tabagisme passif ou encore mode de vie occidental peuvent jouer un rôle dans le développement des allergies. En effet, le fait de vivre dans des milieux toujours plus propres fait que les enfants sont moins confrontés à des bactéries et virus qui pourraient renforcer leur système immunitaire et leur microbiote intestinal.

 

Des allergies en hausse et un environnement qui se dégrade

 

La qualité de l’environnement extérieur et intérieur ont une grande influence sur les allergies. En intérieur, l’exposition aux moisissures, aux polluants chimiques comme ceux présents dans certaines peintures, ou aux acariens, contribue au développement de l’asthme et en aggrave les symptômes. L’air intérieur est 5 à 10 fois plus pollué que l’air extérieur, alors que nous y passons plus de 80% de notre temps. Il existe plusieurs astuces pour prendre soin de son espace, comme aérer son logement quotidiennement.

 

Les émissions de dioxyde de carbone (CO2) jouent aussi un rôle dans le développement des allergies, notamment de l’asthme. Une étude publiée en 2022 a montré que le trafic automobile était responsable de 2 millions de cas d’asthme chaque année chez les enfants, à cause du CO2 et du dioxyde d’azote (NO2) notamment émis par les véhicules diesels. Les Zones à Faibles Émissions (ZFE) font partie des solutions mises en places dans certaines villes de France afin de limiter ces rejets et de réduire le nombre de décès et de maladies liés à la pollution atmosphérique. 

 

A cause des températures toujours plus élevées et des émissions de CO2 qui peinent à baisser, des arbres et plantes opportunistes produisant du pollen allergène peuvent se développer plus facilement. Dans les années à venir, la saison des pollens deviendra sans doute plus longue et plus intense. Selon une étude publiée en 2022 dans Nature Communications, d’ici la fin du siècle, la quantité de pollen produite pourrait augmenter de 40%.

 

Prendre en charge la moitié de la population

 

A ce jour, le diagnostic allergique est encore un processus long et difficile. L’errance thérapeutique fait qu’il faut en moyenne 7 ans pour qu’un patient consulte un allergologue, temps pendant lequel les maladies ont le temps de se développer et de s’aggraver.

 

"Il m’a fallu 10 ans pour que mon asthme sévère soit identifié et bien pris en charge, témoignait Dorian Cherioux, vice-président du collège patients de l’association Asthme & Allergies, lors du colloque "Demain, tous allergiques ? Agir pour prévenir" organisé le 9 mars 2023 au ministère de la Santé. J’accepte aujourd’hui ma maladie chronique ; je regrette juste que mon médecin généraliste ne l’ait pas détectée plus tôt parce qu’il ne connaissait pas les traitements de désensibilisation ; de mon côté, j’ai probablement voulu minimiser la maladie au départ."

 

Du côté de la prise en charge, alors que le nombre de patients allergiques continue d’augmenter et devrait concerner la moitié de la population d’ici une trentaine d’années, le nombre de médecins allergologues continue de baisser. A ce jour, moins de 30 allergologues par an sont formés en France, pour 80 départs à la retraite. Bien que des efforts aient été faits ces dernières années pour rendre ces filières attractives, nous sommes encore loin de pouvoir répondre au défi posé par les allergies. Non seulement, on compte en France un praticien pour environ 66 000 personnes, mais en plus ceux-ci sont répartis inéquitablement autour du territoire et certains départements n’ont pas de praticien dans cette spécialité. Aujourd’hui, il faut en moyenne un an pour obtenir un rendez-vous chez un allergologue.

 

De nombreuses pistes sont actuellement étudiées pour pallier ces problèmes : rendre les filières d’allergologie plus attractives, proposer des formations plus appropriées ou encore encourager les téléconsultations afin d’améliorer la prise en charge des patients. "Il est urgent de mettre en place des formations, de nouvelles structures dédiées, mais aussi de déployer des actions de prévention et de lutte contre les allergènes et les sources d’allergies. Des actions qui auront également à cœur de proposer les mêmes parcours de prévention, de diagnostic et de traitement partout en France", expliquait le professeur Frédéric de Blay, pneumologue et chef du pôle de pathologies thoraciques au CHU De Strasbourg, dans un communiqué.

 

Des traitements parfois coûteux

 

Mais le parcours du combattant ne s’achève pas là : trouver un traitement adapté à sa situation n’est pas toujours évident, et les coûts des médicaments varient. Alors que les antihistaminiques ou les corticoïdes sont remboursés par l’assurance maladie, ce n’est pas le cas pour les traitements des formes d’allergie les plus graves : les Allergènes Préparés Spécialement pour un seul Individu (APSI) qui étaient remboursés à 65% ne le sont plus qu’à 30% depuis 2018 et les allergènes injectables ont été entièrement déremboursés. A l’époque, cela avait suscité de nombreuses réactions de la part des médecins et associations de patients, qui dénonçaient une perte de chance pour de nombreux patients ainsi qu’une inégalité d’accès aux soins. Pour les comprimés sublinguaux, le remboursement se fait à hauteur de 15%. La Haute Autorité de Santé devrait réévaluer cette décision en 2023.

 

Source :

Sciences et Avenir

Publié le 14 Mars 2023

 

 

声明:本站文章版权归原作者及原出处所有。本文章系本站编辑转载,文章内容为原作者个人观点,登载该文章的目的是为了学习交流和研究,并不代表本站赞同其观点和对其真实性负责,本站只提供参考并不构成任何投资及应用建议。

本站是一个学习交流和研究的平台,网站上部分文章为引用或转载,并不用于任何商业目的。我们已经尽可能的对作者和来源进行了告知,但是能力有限或疏忽,造成漏登或其他问题,请及时联系我们,我们将根据著作权人的要求,立即更正或删除有关内容。本站拥有对本声明的最终解释权。

首页    盛普前沿    健康与环境    为什么我们越来越容易过敏?